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Archive des textes publiés chez Simple curiosité

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Je déteste vous appeler, vous détestez me répondre

Témoignage anonyme d’une téléopératrice :

Je déteste vous appeler, vous détestez me répondre. Je suis censée vous baratiner pour que viennent chez vous des demi-escrocs aux gueules enfarinées, je dois vous vendre des produits que je connais à peine et dont je n’ai strictement rien à carrer. Je vous mens, on m’y force, j’y suis obligée. Sachez que 930 € par mois, c’est le prix de mon intégrité.

Et je dois vous mentir bien, en gloussant joyeusement, pour faire le quota imposé. Gare à ta gueule le jour où tu ne le fais pas : on te menace d’office de te virer, une journée de rien c’est un poids pour la société. Alors je vous souris au téléphone, en serrant quand même un peu les dents : figure-toi que le sourire, ça s’entend. Le désespoir, lui, reste silencieux… heureusement.

Lire le témoignage chez « Salaire de la peur »

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« Nous nous sommes trouvés »

Ann Druyan, épouse de Carl Sagan :

Quand mon époux est mort, du fait qu’il était célèbre et connu pour ne pas être croyant, beaucoup de monde venait (et vient toujours) me demander si Carl avait changé à la fin de sa vie et croyait finalement en une vie après la mort. Souvent, on me demandait aussi si je pensais le revoir un jour.

Carl a fait face à sa mort avec un courage inébranlable et n’a jamais cherché refuge dans de quelconques illusions. La tragédie était que nous savions que nous ne nous reverrions plus jamais l’un et l’autre. Je ne m’attends pas à être réunie avec Carl. Le principal est que lorsque nous étions ensemble, pendant presque vingt ans, nous avons vécu avec une grande attention pour la brièveté et de l’immense valeur de la vie. Nous n’avons jamais rendu trivial le sens de la mort en prétendant qu’elle était autre chose qu’une ultime séparation. Chaque moment où nous étions en vie et ensemble était miraculeux — et pas dans le sens inexplicable ou surnaturel. Nous savions que nous étions les bénéficiaires de la chance ; que la chance pure pouvait être si généreuse et si bonne ; que nous pouvions nous retrouver, comme Carl l’avait si joliment écrit dans Cosmos, dans l’infinité de l’espace et l’immensité du temps. C’est quelque chose qui me fait tenir et c’est bien plus puissant.

La façon dont il était avec moi et la façon dont j’étais avec lui, la façon dont on a pris soin l’un de l’autre et de notre famille, pendant qu’il vivait… c’est tellement plus important que l’idée que je le reverrai un jour. Je ne pense pas que je reverrai Carl à nouveau. Mais je l’ai vu. Nous nous sommes vu. Nous nous sommes trouvé l’un et l’autre dans le cosmos, et c’était merveilleux.

Ann Druyan parlant de science, de religion, de craintes et de merveilles avec Carl Sagan, chez CSI (en anglais)

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Négociation salariale : que faire quand il n’y a plus de budget ?

Vance Crowe :

J’étais en mauvaise posture. Je pouvais soit accepter l’augmentation que je trouvais trop faible, soit démissionner. Mais Belinda, brillante, avait une autre option.

Elle m’a expliqué qu’elle ne pouvait pas me payer comme dans une grosse boîte, mais qu’étant dans une petite boîte, elle pouvait être bien plus souple sur mes conditions de travail. Elle m’a proposé un emploi du temps flexible, avec des week-ends de trois jours tant que mon boulot était fait. Elle m’a donné de meilleurs outils de travail ; j’étais le premier à avoir un nouvel ordinateur quand ils ont commencé à les remplacer.

Lire l’article de Vance Crowe sur la négociation salariale (en anglais)

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Plus de 1 500 morts dans une bousculade pour le soleil aux Buttes Chaumont

Le Gorafi :

« La police a essayé de réguler le flux des visiteurs mais ça a dérapé », raconte Julien, qui fait partie des blessés. « Une bagarre a éclaté, des gens ne voulaient pas laisser leur place sur la pelouse malgré les injonctions de la police qui avait mis en place un roulement. Tout est allé très vite. »

Lire l’article du Gorafi sur le drame

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Les lunettes Google et l’espace public

Mark Hurst :

Cinquante personnes dans le bus peuvent bien être sans lunettes Google, si une seule personne avec monte, vous (et les 49 autres passagers) pouvez être enregistrés, sauvegardés de façon permanente, et partagés avec le monde entier.

Je connais l’argument : « je suis enregistré par des caméras de sécurité tous les jours, ça ne me dérange pas, quelle est la différence ? » Oui, je n’ai pas fini. Ce qui rend les lunettes Google si uniques tient à ce qu’elles sont un projet Google. Et que Google a la capacité de combiner ses lunettes à d’autres technologies qui lui appartiennent.

La reconnaissance faciale, la géolocalisation et un moteur de recherche, par exemple. Un cocktail pas du tout diabolique.

Lire l’article de Mark Hurst sur les lunettes Google (en anglais)

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Les cinq types de travail au bureau

Parce que prendre du recul sur son propre travail est la première étape pour le rendre meilleur, voici une classification sans concession des différents types de travail occupant les journées de bureau.

Lire l’article de Scott Belsky sur les 5 types de travail au bureau (en anglais)

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L’abîme ou le réveil

Edwy Plenel dresse le tableau de la situation politique actuelle en France, et il est autant juste qu’atterrant :

Tandis que l’édition marchande impose la confession intime et le voyeurisme salace, au détriment d’une littérature de la découverte et du dépassement, l’inépuisable feuilleton strauss-kahnien met en scène l’accouplement de la prédation sexuelle et de la domination sociale.

Tandis que l’ancienne droite républicaine se vautre dans le racisme anti-musulman et dans l’essentialisme identitaire, le ministre de l’intérieur en place désigne un ennemi intérieur qui accouple les mots fascisme et islam, tout en assimilant la colère ouvrière aux casseurs délinquants. Tandis qu’un affairiste notoire, repris de justice avéré, fait main basse sur des journaux avec la complicité des banques, l’information ne cesse d’être malmenée par le divertissement, le rire ayant détrôné la conscience et le doute désabusé tenant lieu de conviction enracinée.

Lire l’article d’Edwy Plenel chez Mediapart

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Solitaire dans un monde bruyant et pesant

John Burnside :

Pour beaucoup d’entre nous, la solitude est tentante car elle est un « lieu de purification », comme le philosophe Israëlien Martin Buber l’appelait. Notre aspiration à voyager vers ce lieu peut s’expliquer par le simple plaisir d’être ailleurs, soulagé de la mesquinerie et de la corruption du quotidien. Pour moi, être solitaire permet de rester sain d’esprit dans un monde bruyant et pesant (…), mais c’est aussi une façon d’ouvrir un espace créatif, de me donner la chance d’être tranquille pour voir ou entendre ce qui est à venir.

L’écrivain et poète ne s’arrête cependant pas là et explique pourquoi il est nécessaire que cette solitude puisse rediriger vers la société pour être bénéfique. Pour appuyer son propos, il cite… Karl Marx.

Lire l’essai de John Burnside (en anglais)

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Du silence

Tim Kreider :

Les gens sont plus bruyants. Ils s’étendent en complaintes fournies sur leur divorces et déversent leur bile à un mètre de vous au restaurant. Les passagers les plus redoutés dans le train sont celles et ceux qui commencent à jacasser dans leur téléphone portable dès leur arrivée et ne raccrochent pas avant leur arrêt, incapable de supporter un instant de calme en leur propre compagnie.

Vous détestez l’auteur de ces lignes ou vous êtes totalement d’accord avec lui ? Attendez d’avoir lu l’article jusqu’au bout.

Lire l’article du New York Times (en anglais)

Portrait d’Aaron Swartz à la rencontre Wikipédia de Boston en 2009

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« La curiosité est un cercle vertueux » — Aaron Swartz

Aaron Swartz s’est suicidé. Le monde perd un visionnaire et quelqu’un de profondément humain. Il est connu pour avoir participé, à 14 ans, à la conception du système RSS et, plus largement, pour sa défense passionnée des libertés numériques.

Sa famille et ses proches blâment la justice américaine : depuis 2011, une procureure le poursuivait pour avoir téléchargé en masse des articles scientifiques, normalement à l’accès payant, dans l’intention de les redistribuer gratuitement au public. Il risquait trente cinq ans de prison et une amende d’un million de dollars pour ce « crime ».

Interrogé sur son parcours en 2009, il l’expliquait avant tout par la curiosité :

Si vous observez les petits enfants, ils sont intensément curieux, toujours à explorer et essayer de comprendre comment les choses fonctionnent. Le problème est que l’école brise toute cette curiosité. Au lieu de vous laisser explorer les choses par vous-même, elle vous dit que vous devez lire tel et tel livre et répondre à telle et telle question. Et si vous essayez autre chose à la place, vous aurez des problèmes. La curiosité de beaucoup n’y survit pas. (…)

La curiosité est un cercle vertueux. Chaque nouvelle chose que vous apprenez a différents aspects et connexions, qui vous incitent à en savoir plus à leur sujet. Rapidement, vous êtes intéressé par ceci, cela, et ci, et ça, jusqu’à ce que tout vous paraisse intéressant. Et quand vous êtes dans ce cas, apprendre devient vraiment facile : vous voulez apprendre tout ce qu’il est possible d’apprendre, parce que tout semble intéressant.

Lire l’entretien d’Aaron Swartz avec FastCompany (en anglais)