Philosophie

Archive des publications à propos de philosophie, chez Simple curiosité

Textes publié le  :

« En finir avec l’idée de Nature »

Son titre peut sembler provocateur, mais ce lien pointe vers le plus intéressant des (longs) textes croisés ces derniers temps. Extrait :

Pour notre part, nous ne voyons dans la nature (la réalité) ni harmonie, ni modèle à suivre, ni source de châtiments utiles ou mérités : on pourrait détailler « ses » méfaits envers les humains ou les autres animaux. On pourrait détailler aussi les tentatives faites pour justifier les malheurs qu’elle cause par les bienfaits censés en résulter, tentatives qu’on peut imputer à l’effort désespéré de théologiens pour soutenir que la Création est toujours bonne puisqu’elle est l’œuvre de Dieu. En fait, nous ne croyons pas que la Nature existe, que le monde soit ordonné, équilibré, harmonieux, que les choses aient une place naturelle, ni non plus qu’il existe une nature des choses. La notion de « réalité » nous suffit, elle est descriptive, et non prescriptive comme l’est celle de « nature ». On imagine des actes « contre-nature » ; mais des actes « contre-réels » ? On ne viole pas la réalité, ni ne la transgresse : débarrassés d’une crainte religieuse, nous sommes alors libres de réfléchir à ce qu’il est bon ou mauvais de faire.

Vraiment saisissant, mais encore plus lorsque ça devient concret :

En assignant aux êtres une nature, on affirme tantôt un droit, tantôt une finalité ou un devoir-être. Avec l’arbitraire le plus total. Ainsi, le fait que les femmes puissent enfanter a souvent conduit à l’idée qu’elles devaient enfanter ou que leur véritable nature ne s’accomplissait que dans la maternité. Le fait que les organes sexuels mâles et femelles permettent la procréation a pu être interprété comme un commandement de la nature (ou de Dieu) exigeant qu’ils ne servent qu’à cela. En revanche, le fait que la bouche soit un point d’entrée pour l’ingestion des aliments a rarement conduit les moralistes à désapprouver ceux qui s’en servent pour souffler dans une clarinette. La nature, c’est la norme.

Si vous êtes d’accord, lisez le reste de l’article. Il ne fait que dérouler le fil de cette idée, avec le plus de cohérence possible. Vous serez peut-être surpris-e des implications.

Lire l’article de Yves Bonnardel, « En finir avec l’idée de Nature »

Textes publié le  :

Solitaire dans un monde bruyant et pesant

John Burnside :

Pour beaucoup d’entre nous, la solitude est tentante car elle est un « lieu de purification », comme le philosophe Israëlien Martin Buber l’appelait. Notre aspiration à voyager vers ce lieu peut s’expliquer par le simple plaisir d’être ailleurs, soulagé de la mesquinerie et de la corruption du quotidien. Pour moi, être solitaire permet de rester sain d’esprit dans un monde bruyant et pesant (…), mais c’est aussi une façon d’ouvrir un espace créatif, de me donner la chance d’être tranquille pour voir ou entendre ce qui est à venir.

L’écrivain et poète ne s’arrête cependant pas là et explique pourquoi il est nécessaire que cette solitude puisse rediriger vers la société pour être bénéfique. Pour appuyer son propos, il cite… Karl Marx.

Lire l’essai de John Burnside (en anglais)