Sexisme

Archive des publications à propos de sexisme, chez Simple curiosité

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« J’en ai ras le bol qu’on doive s’excuser à cause de la “théorie du genre” »

Titiou Lecoq, à propos de la polémique sur le genre à l’École :

On ne peut pas dire d’un côté « olala les méchants qui veulent effacer les distinctions sexuelles » (donc psychologique et intellectuelles, parce que ne vous y trompez pas, avec ces gens-là, ça va forcément de pair), et de l’autre nous accuser de l’exact opposé, à savoir sexualiser l’enseignement. C’est vous, avec votre école idéale de filles et de garçons qui sexualisez les enfants. C’est vous avec votre obsession du rose, des paillettes, des palettes de maquillage versus le bleu, les grosses chaussures, le sport, qui sexualisez les enfants.

Pas nous.

Nous, on fait l’inverse. On veut leur foutre la paix avec ces distinctions et leur dire de faire comme ils en ont vraiment envie.

La voix de la raison.

Lire l’article de Titiou Lecoq chez Slate

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AuFémininPointConne

Le Web vient de prendre 1 000 points de valeur ajoutée avec l’ouverture d’AuFémininPointConne, qui a pour objet de parodier et de caricaturer la presse féminine :

AuFémininPointConne est là pour faire semblant de résoudre des problèmes que vous n’auriez pas eu si vous ne l’aviez pas lu. Et pour faire semblant de vous vendre cher des solutions inutiles.

Pour rigoler, pour protester, pour s’affranchir, et pour lutter contre l’aliénation de LaFâme par la presse féminine, lisez AuFemininpointConne.

Lire AuFémininPointConne

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Le harcèlement de rue

Chris Brecheen, écrivain, raconte une scène fréquente qui touche bon nombre de femmes dans l’espace public : la drague non-sollicitée, bien lourde. Il a assisté à ce spectacle affligeant et a pris l’initiative de l’interrompre de façon originale :

Il a attendu que le train démarre pour se lancer ; signe qu’il était quelqu’un qui savait utiliser l’environnement à son avantage. Puis il s’est penché en avant. « Salut. » « Comment tu vas ? » « Qu’est-ce que tu lis ? » « Comment tu t’appelles ? » « J’aime beaucoup tes cheveux. » « Tu dois faire du sport. »

Ça faisait peine à voir. Elle ne voulait clairement pas de ses avances, et il ne l’avait clairement pas remarqué. Elle s’est affermie. « Je voudrais lire mon livre. » Et il a dégainé la pression sociale. « Hé, je te pose juste une question. Pas besoin d’être rude. » Elle cherchait une issue. Elle regarda les sorties.

Le truc, c’est que j’avais déjà entendu cette histoire très, très souvent. Je savais comment ça allait tourner. Je connaissais la technique. J’aurais probablement pu dire les répliques avant qu’il les lui prononce. Je voulais une nouvelle histoire. Il était temps de renverser tout ça.

Je me suis donc placé derrière lui. Je me suis penché en avant, avec la tête posée sur l’arrière de son siège. « Salut », dis-je avec un petit sourire.

Lire la suite du récit de Chris Brecheen sur la drague lourde (en anglais)

Lire l’article de Miri « pourquoi il ne faut pas complimenter des inconnues sur leur physique » (en anglais)

Lire l’article de Jack Parker sur la banalité du harcèlement de rue

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« En finir avec l’idée de Nature »

Son titre peut sembler provocateur, mais ce lien pointe vers le plus intéressant des (longs) textes croisés ces derniers temps. Extrait :

Pour notre part, nous ne voyons dans la nature (la réalité) ni harmonie, ni modèle à suivre, ni source de châtiments utiles ou mérités : on pourrait détailler « ses » méfaits envers les humains ou les autres animaux. On pourrait détailler aussi les tentatives faites pour justifier les malheurs qu’elle cause par les bienfaits censés en résulter, tentatives qu’on peut imputer à l’effort désespéré de théologiens pour soutenir que la Création est toujours bonne puisqu’elle est l’œuvre de Dieu. En fait, nous ne croyons pas que la Nature existe, que le monde soit ordonné, équilibré, harmonieux, que les choses aient une place naturelle, ni non plus qu’il existe une nature des choses. La notion de « réalité » nous suffit, elle est descriptive, et non prescriptive comme l’est celle de « nature ». On imagine des actes « contre-nature » ; mais des actes « contre-réels » ? On ne viole pas la réalité, ni ne la transgresse : débarrassés d’une crainte religieuse, nous sommes alors libres de réfléchir à ce qu’il est bon ou mauvais de faire.

Vraiment saisissant, mais encore plus lorsque ça devient concret :

En assignant aux êtres une nature, on affirme tantôt un droit, tantôt une finalité ou un devoir-être. Avec l’arbitraire le plus total. Ainsi, le fait que les femmes puissent enfanter a souvent conduit à l’idée qu’elles devaient enfanter ou que leur véritable nature ne s’accomplissait que dans la maternité. Le fait que les organes sexuels mâles et femelles permettent la procréation a pu être interprété comme un commandement de la nature (ou de Dieu) exigeant qu’ils ne servent qu’à cela. En revanche, le fait que la bouche soit un point d’entrée pour l’ingestion des aliments a rarement conduit les moralistes à désapprouver ceux qui s’en servent pour souffler dans une clarinette. La nature, c’est la norme.

Si vous êtes d’accord, lisez le reste de l’article. Il ne fait que dérouler le fil de cette idée, avec le plus de cohérence possible. Vous serez peut-être surpris-e des implications.

Lire l’article de Yves Bonnardel, « En finir avec l’idée de Nature »

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Les postes jamais occupés par une femme en France

Slate.fr :

Une journaliste du magazine américain New Republic, Lydia DePillis, a ouvert un blog intitulé 100 Percent Men où, photos et listes à l’appui, elle pointe du doigt les sommets du monde professionnel encore composés exclusivement d’hommes. Quelques exemples : toutes les personnes qui sont allées sur la Lune ; la totalité du département de mathématiques appliquées de l’université de Harvard ; tous les présidents de la Cour suprême des Etats-Unis.

Qu’en est-il en France ?

Lire la liste des postes jamais occupés par une femme, par Slate.fr

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Le pouvoir de la vulnérabilité

Dans deux brillants exposés TED, Brene Brown raconte sa recherche du point commun à toutes les personnes qu’elle a pu rencontrer en 10 ans de travail dans le secteur social. Vaste programme. Mais très rapidement, elle découvre que ce point commun est tout simplement la honte, « peur de l’exclusion ». Et pour combattre cette peur, on aurait tendance à vouloir rendre parfait ce qui est intrinsèquement imparfait — entreprise vaine et terriblement contre-productive, car synonyme d’addictions et de dépressions en masse.

L’alternative qu’elle propose est simple et on l’a déjà entendue ailleurs, mais elle l’articule brillamment :

Quelques mois plus tard, enrichie par les différents retours du public à cette première conférence, la revoilà qui précise son idée et la regarde à travers de nouveaux prismes, dont celui du genre. Car s’il y a un modèle qui repose sur la honte, sur l’exclusion, c’est bien le modèle sexiste.

Ne sous-estimons pas cette idée que la honte, peur de l’exclusion, soit à la racine de nos comportements, pour le meilleur ou pour le pire.

Par exemple, quand Louis CK nous parle de la fois où il était à poil chez le docteur pour nous faire rire, la peur de l’exclusion est paradoxalement synonyme d’inclusion, puisqu’elle est partagée par tout le monde. Il utilise la honte de bonne foi. C’est le meilleur côté de la honte : pouvoir en rire.

Mais quand une pub fait croire que la mode est la seule clé de la réussite, quand les émissions de télé-scriptée, les cours de certains profs ou l’idéologie sexiste se construisent entièrement sur l’exclusion, la honte est utilisée de mauvaise foi. C’est le pire côté de la honte : pouvoir l’utiliser pour dominer une personne ou un groupe de personnes.

Gardons cette distinction en tête pour mieux faire le tri dans ce qui nous entoure.

Lire la transcription du premier exposé TED de Brene Brown

Lire la transcription du second exposé TED de Brene Brown

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Les écueils des discussions avec les enfants

Lisa Bloom :

En juin 2011, ABC news America annonçait que presque la moitié des filles de six ans s’inquiétaient d’être trop grosses. Dans le même temps, les premiers concours de miss pour enfants sont apparus. Dans mon livre, je révèle qu’entre 15 et 18% des filles de moins de 12 ans aux États-unis portent désormais du mascara, de l’eyeliner et du rouge à lèvres régulièrement ; que les troubles de l’alimentation sont en hausse ; la confiance en soi en baisse ; et que 25% des jeunes femmes américaines préféreraient gagner America’s next top model que le prix Nobel de la paix.

Ce constat débouche sur une autre façon de lancer les discussions avec les enfants.

Lire l’article de Lisa Bloom sur le sexisme et les enfants (en anglais)