Capitalisme

Archive des publications à propos de capitalisme, chez Simple curiosité

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Les « charges sociales », ça n’existe pas

Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste :

Un salarié m’avait dit : « mon patron me licencie parce qu’il a trop de charges ». J’en aurai pleuré. Croyait-il que son salaire était trop élevé ? Nul ne lui avait expliqué que son « brut » était du salaire indirect ou différé ? Même s’il ne le touchait pas tout de suite, c’était encore plus précieux : sa vie en dépendrait tôt ou tard. Demain à l’hôpital. Demain au chômage. Demain en retraite. Par exemple, le système de retraite par répartition, ce n’est pas une épargne (ouf, car sinon nos retraites seraient parties avec Madoff ou Lehmann-Brothers) mais c’est une part de salaire versée en temps réel par ceux qui travaillent chaque mois pour assurer la retraite des aînés. En temps de crise, c’est ce salaire mutualisé qui résiste le mieux, cent mille fois plus que les fonds des assurances et des banksters.

À garder en tête quand on nous parle de coût du travail trop élevé, parfois même par les camarades de M. Filoche au PS.

Lire l’article de Gérard Filoche sur les cotisations sociales

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Suivez vos rêves

The Onion, ancêtre anglophone du Gorafi :

Vous devez trouver l’activité qui vous comble comme aucune autre. Ce n’est qu’alors que vous pourrez véritablement vous plonger dedans pour quelques moments fugaces, après 10 heures épuisantes de travail de bureau et 65 minutes de transports en commun. La nuit, alors que vous n’avez envie que de vous allonger et de fermer vos yeux pendant quelques précieuses heures avant de devoir à nouveau vous tirer du lit le matin suivant, ou les week-ends quand vos amis veulent trainer avec vous et que vous crevez d’envie de vous avachir sur votre canapé pour regarder la télé parce que vous êtes trop fatigués pour faire quoi que ce soit d’autre, voilà les moments où vous devriez faire ce que vous aimez le plus dans la vie.

Parce qu’au fond, tout le monde a des rêves ; et vous méritez — mieux, vous vous le devez — de suivre ces rêves aux moments précis où vous n’avez assez d’énergie que pour mettre un pyjama et vous faire un dîner par dessus la jambe avant de tomber dans les vapes.

Dans le mille.

Grâce au sarcasme, The Onion est le plus sincère des médias, comme l’a déjà dit Jason Kottke.

Lire l’article de The Onion pour suivre vos rêves (en anglais)

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« En néerlandais, on a deux mots pour dire “design” »

Gert Dumbar, designer émérite :

En néerlandais, on a deux mots pour dire « design ». Le premier est vormgeving. Et l’autre mot est ontwerpen. Dans la langue anglo-saxonne, il n’y a qu’un seul mot pour « design », et c’est design. C’est quelque chose qui faudrait approfondir. Vormgeving est plus dans l’idée de rendre les choses jolies. Par exemple, ça revient à mettre la boîte d’un parfum ou l’emballage d’un chocolat à la mode, avec l’idée qu’il devienne rapidement obsolète et donc mauvais pour la société car nous n’en avons pas vraiment besoin. A contrario, ontwerpe contient l’idée d’ingénierie (…). Cela signifie inventer quelque chose d’intelligent, de malin et qui aura une longue vie. Et c’est ce qui s’appelle la durabilité stylistique.

La langue française n’a qu’un mot également et, manifestement, c’est le mauvais sens qui l’emporte depuis longtemps.

Lire l’interview de Gert Dumbar par That new design smell (en anglais)

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Je déteste vous appeler, vous détestez me répondre

Témoignage anonyme d’une téléopératrice :

Je déteste vous appeler, vous détestez me répondre. Je suis censée vous baratiner pour que viennent chez vous des demi-escrocs aux gueules enfarinées, je dois vous vendre des produits que je connais à peine et dont je n’ai strictement rien à carrer. Je vous mens, on m’y force, j’y suis obligée. Sachez que 930 € par mois, c’est le prix de mon intégrité.

Et je dois vous mentir bien, en gloussant joyeusement, pour faire le quota imposé. Gare à ta gueule le jour où tu ne le fais pas : on te menace d’office de te virer, une journée de rien c’est un poids pour la société. Alors je vous souris au téléphone, en serrant quand même un peu les dents : figure-toi que le sourire, ça s’entend. Le désespoir, lui, reste silencieux… heureusement.

Lire le témoignage chez « Salaire de la peur »