Carl sagan

Archive des publications à propos de Carl Sagan, chez Simple curiosité

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« Nous nous sommes trouvés »

Ann Druyan, épouse de Carl Sagan :

Quand mon époux est mort, du fait qu’il était célèbre et connu pour ne pas être croyant, beaucoup de monde venait (et vient toujours) me demander si Carl avait changé à la fin de sa vie et croyait finalement en une vie après la mort. Souvent, on me demandait aussi si je pensais le revoir un jour.

Carl a fait face à sa mort avec un courage inébranlable et n’a jamais cherché refuge dans de quelconques illusions. La tragédie était que nous savions que nous ne nous reverrions plus jamais l’un et l’autre. Je ne m’attends pas à être réunie avec Carl. Le principal est que lorsque nous étions ensemble, pendant presque vingt ans, nous avons vécu avec une grande attention pour la brièveté et de l’immense valeur de la vie. Nous n’avons jamais rendu trivial le sens de la mort en prétendant qu’elle était autre chose qu’une ultime séparation. Chaque moment où nous étions en vie et ensemble était miraculeux — et pas dans le sens inexplicable ou surnaturel. Nous savions que nous étions les bénéficiaires de la chance ; que la chance pure pouvait être si généreuse et si bonne ; que nous pouvions nous retrouver, comme Carl l’avait si joliment écrit dans Cosmos, dans l’infinité de l’espace et l’immensité du temps. C’est quelque chose qui me fait tenir et c’est bien plus puissant.

La façon dont il était avec moi et la façon dont j’étais avec lui, la façon dont on a pris soin l’un de l’autre et de notre famille, pendant qu’il vivait… c’est tellement plus important que l’idée que je le reverrai un jour. Je ne pense pas que je reverrai Carl à nouveau. Mais je l’ai vu. Nous nous sommes vu. Nous nous sommes trouvé l’un et l’autre dans le cosmos, et c’était merveilleux.

Ann Druyan parlant de science, de religion, de craintes et de merveilles avec Carl Sagan, chez CSI (en anglais)

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Le calendrier cosmique de Carl Sagan

Carl Sagan adorait manifestement prendre du recul sur l’espace. Wikipédia possède un exemple :

Le calendrier cosmique de Carl Sagan est un calendrier qui permet de ramener à l’échelle humaine l’histoire de l’Univers, du Big Bang à aujourd’hui.

Concrètement, le 1er janvier correspond au Big Bang, et le 31 décembre à nos jours. Chaque seconde équivaut à un peu plus de 400 ans et les cinq premiers mois sont vides.

Lire le calendrier cosmique de Carl Sagan

Photo prise par la sonde Voyager 1 où la Terre n’est qu’un point minuscule.

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Un point bleu pâle

En guise de première publication, voici l’extrait d’un texte de Carl Sagan, issu de son livre « Un point bleu pâle ». (Ce titre fait référence à la photo prise par la sonde Voyager 1, du bout de notre système solaire, dans laquelle notre planète ne représente qu’un point bleu pâle minuscule.)

Pensez à nouveau à ce point. C’est là. C’est notre foyer. C’est nous. Dessus, tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais existé, ont vécu leur vie.

La somme de nos joies et de nos peines, de milliers de religions convaincues, d’idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et les cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les couples amoureux, tous les pères et toutes les mères, enfants pleins d’espoir, inventeurs et explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les « superstars », tous les « leaders suprêmes », tous les saints et pécheurs de l’histoire de notre espèce ont vécu ici — sur un grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil. (…)

Pensez aux rivières de sang répandus par tous ces généraux et empereurs pour que, dans la gloire et le triomphe, ils puissent devenir momentanément les maîtres d’une fraction d’un point.

Pensez aux cruautés sans fin infligées par les habitants d’un coin de ce pixel à ceux à peine distinguables d’un autre coin, à la fréquence de leurs mésententes, à quel point ils sont prêts à se tuer l’un et l’autre, à la ferveur de leur haine. 

Nos postures, notre importance imaginaire, l’illusion que nous occupons une quelconque position privilégiée dans l’Univers, sont remis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une tâche solitaire dans un grand et sombre cosmos enveloppant. Dans notre obscurité, dans toute cette immensité, il n’y a aucun indice qu’une aide viendra d’ailleurs pour nous sauver de nous-mêmes. (…)

Il n’y a peut être pas de meilleure preuve de la folie des idées humaines que cette image lointaine de notre monde minuscule. À mon sens, elle souligne notre devoir de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir ce point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue.