Edwy Plenel dresse le tableau de la situation politique actuelle en France, et il est autant juste qu’atterrant :
Tandis que l’édition marchande impose la confession intime et le voyeurisme salace, au détriment d’une littérature de la découverte et du dépassement, l’inépuisable feuilleton strauss-kahnien met en scène l’accouplement de la prédation sexuelle et de la domination sociale.
Tandis que l’ancienne droite républicaine se vautre dans le racisme anti-musulman et dans l’essentialisme identitaire, le ministre de l’intérieur en place désigne un ennemi intérieur qui accouple les mots fascisme et islam, tout en assimilant la colère ouvrière aux casseurs délinquants. Tandis qu’un affairiste notoire, repris de justice avéré, fait main basse sur des journaux avec la complicité des banques, l’information ne cesse d’être malmenée par le divertissement, le rire ayant détrôné la conscience et le doute désabusé tenant lieu de conviction enracinée.