À quoi devrait ressembler la télévision du futur ? À un retour de la liberté pour le public : choisir ce qu’on veut, quand on veut, dans la forme que l’on veut, à un prix raisonnable ; et à un retour de la liberté pour les créateurs : leur laisser le temps de développer leurs histoires et oser prendre des risques pour eux.
Tant que des intermédiaires (certaines chaînes, certains studios et certains distributeurs) seront un obstacle au lien entre les créateurs et le public en refusant le développement conjoint de ces libertés, la télé passera à côté d’un succès gigantesque.
Kevin Spacey résume la problématique :
On sait ce que veut le public : de la qualité. On sait ce que le talent exige : de la liberté artistique. Et la seule façon de protéger le talent et la qualité de notre travail est que nous innovions. On sait également ce que les entreprises veulent, ce que les studios veulent, ce que les chaînes veulent : elles veulent faire de l’argent et on a besoin qu’elles en fassent pour continuer à financer des productions de grande qualité. Nous voulons le public le plus large avec le plus grand impact possible. Le défi est le suivant : pouvons nous créer un environnement où les cadres ont l’audace et les moyens de défendre notre mission ? un environnement avec des dirigeants enclins à prendre des risques, à expérimenter, prêts à échouer en visant plus haut au lieu de préférer jouer la sécurité ? (…)
Pendant des années, surtout depuis l’avènement d’Internet, on a répété que les gens étaient de moins en moins concentrés, attentifs. Mais si quelqu’un peut regarder une saison entière en une journée, n’est-ce pas le signe d’une incroyable attention ? Quand l’histoire est suffisamment bonne, les gens peuvent regarder des choses qui font trois fois la durée d’un opéra. (…) Ils veulent des histoires. À mort. Ils nous encouragent à leur en donner. Et ensuite, ils en parleront, s’en gaveront, l’emporteront avec eux dans le bus et chez le coiffeur, harcèleront leurs proches avec, tweeteront, écrieront, feront des pages Facebook, des GIFs rigolos et Dieu sait quoi d’autre. (…) La question est de savoir comment nous trouverons plus de femmes et d’hommes dans les services financiers qui comprennent comment couver et libérer la nouvelle génération de talents, comment leur donner confiance pour qu’ils prennent le risque de trouver de nouvelles idées ?
Voilà un aperçu vidéo de son discours (en anglais) :