Kai Krause cherche à combattre ce qu’il appelle “immappancy”, littéralement l’ignorance de la cartographie. En rapprochant visuellement des pays voire des continents entre-eux, on obtient une autre perspective du monde :
Le principal problème en la matière vient probablement du fait que toute carte du monde est fatalement infidèle à la réalité, puisqu’elle cherche à aplatir un globe et que c’est une démarche tout sauf naturelle. On perd forcément en fiabilité d’information. Différentes projections existent, chacune ayant une déformation particulière. La plus connue est la projection de Mercator et, aussi pratique qu’elle ait pu être pour les navigateurs il y a plusieurs siècles, elle donne le Groenland comme ayant une superficie équivalente à celle de l’Afrique. Problème : en réalité, sur le globe, l’Afrique a une superficie quatorze fois plus importante que celle du Groënland. La projection de Peters respecte davantage la taille réelle des continents.
Reste maintenant à envisager de retourner les cartes à 180°, pour placer le sud en haut et le nord en bas, parce qu’il n’y a pas de bonne raison pour ne pas le faire. (La « tradition » est rarement voire jamais une raison valable.) À l’inverse, il y a de bonnes raisons de le faire : annuler une hiérarchie géographique qui n’a aucune base scientifique, changer de perspective, renverser son point de vue, etc.