On imagine souvent le débat sur les armes à feu en cours aux États-unis comme une opposition entre les gens normaux d’un côté, et les gens violents fanas de la gâchette de l’autre. Un essai publié par le New York Times analyse la chose plus subtilement.
Les armes à feu insèrent une sorte de hiérarchie, fondamentale au fond, qui revient à menacer l’égalité. En fait, elles posent un défi monumental à l’idée de liberté, et en particulier à la liberté déterminante de toute démocratie digne de ce nom, la liberté d’expression. Après tout, les armes à feux communiquent, mais d’une façon qui contredit les idéaux de la liberté d’expression : oui, les armes à feux inhibent l’expression.
Ça devient clair dès lors que l’on se penche davantage sur la vision qu’a la NRA d’une société armée. Une société armée serait polie, à leurs yeux, précisément parce que les armes à feu forceraient tout le monde à tempérer tout comportement excentrique, et freineraient les actions pouvant être perçues comme menaçantes. L’idée est que les armes à feu diffusées librement à travers la société nous feraient tous filer droit, faire attention à ce que l’on dit, ce que l’on fait et qui on pourrait offenser.
Bref, ils sont loin du second amendement.