Aaron Swartz s’est suicidé. Le monde perd un visionnaire et quelqu’un de profondément humain. Il est connu pour avoir participé, à 14 ans, à la conception du système RSS et, plus largement, pour sa défense passionnée des libertés numériques.
Sa famille et ses proches blâment la justice américaine : depuis 2011, une procureure le poursuivait pour avoir téléchargé en masse des articles scientifiques, normalement à l’accès payant, dans l’intention de les redistribuer gratuitement au public. Il risquait trente cinq ans de prison et une amende d’un million de dollars pour ce « crime ».
Interrogé sur son parcours en 2009, il l’expliquait avant tout par la curiosité :
Si vous observez les petits enfants, ils sont intensément curieux, toujours à explorer et essayer de comprendre comment les choses fonctionnent. Le problème est que l’école brise toute cette curiosité. Au lieu de vous laisser explorer les choses par vous-même, elle vous dit que vous devez lire tel et tel livre et répondre à telle et telle question. Et si vous essayez autre chose à la place, vous aurez des problèmes. La curiosité de beaucoup n’y survit pas. (…)
La curiosité est un cercle vertueux. Chaque nouvelle chose que vous apprenez a différents aspects et connexions, qui vous incitent à en savoir plus à leur sujet. Rapidement, vous êtes intéressé par ceci, cela, et ci, et ça, jusqu’à ce que tout vous paraisse intéressant. Et quand vous êtes dans ce cas, apprendre devient vraiment facile : vous voulez apprendre tout ce qu’il est possible d’apprendre, parce que tout semble intéressant.