Mars 2014

Archive des publications de mars 2014 chez Simple curiosité

Textes publié le  :

« C’est ce processus qui est magique »

Steve Jobs, à propos du design :

Qu’est-ce qui est important dans le développement d’un produit, selon vous ?

L’une des choses qui a vraiment causé du tort à Apple est qu’après mon départ, John Scully [son remplaçant] a eu une maladie grave. Et cette maladie — j’ai vu d’autres personnes en souffrir également — est de croire qu’avoir une très bonne idée, c’est avoir fait 90% du boulot. Et qu’il suffirait de dire aux autres « voilà ma très bonne idée » pour qu’ils la concrétisent.

Le problème avec cette logique est qu’il y a un volume de travail inouï entre une bonne idée et un bon produit. Au fur et à mesure que vous travaillez cette bonne idée, elle change, elle évolue. Au final, on aboutit toujours très loin de l’idée de départ, parce qu’on apprend énormément en creusant ses subtilités et en découvrant les innombrables compromis à faire. Sérieusement, c’est juste qu’il y a des choses que l’on ne peut pas faire faire aux électrons. Il y a des choses que l’on ne peut pas faire faire au plastique, au verre, aux usines ou aux robots.

Concevoir un produit, c’est garder 5 000 choses en tête, ces notions là, et toutes les faire tenir ensemble tout en faisant en sorte d’arriver à ce qu’on veut. Et chaque jour vous découvrez un nouveau truc qui pose problème ou qui est une opportunité pour faire tenir ces choses ensemble un peu différemment.

Et c’est ce processus qui est magique.

Image de l’Antarctique vue depuis l’espace

Images publiée le  :

L’Antarctique vue depuis l’espace

L’Afrique est visible en bas, l’Australie à gauche et l’Amérique du Sud à droite.

Crédits : NASA/Studio de visualisation scientifique du Centre de vols spatiaux Goddard ; données de la Bille bleue : Reto Stockli (NASA/GSFC)

Regarder l’image à plus haute résolution chez Flickr (en anglais)

Regarder l’image à très très très haute résolution directement chez la NASA (en anglais)

Lire l’article Antarctique chez Wikipédia, parce que ça ne fait pas de mal

Textes publié le  :

« Les États-Unis omniprésents dans nos JT, l’Afrique et l’Amérique latine oubliées »

Arrêt sur images relève que, selon le baromètre thématique de l’Institut national de l’audiovisuel, la vision internationale des journaux télévisés français est complètement déséquilibrée, car elle se focalise très largement sur les États-Unis. En 2013, ces derniers comptaient deux fois plus de reportages que la Syrie, pourtant en pleine guerre civile, par exemple.

Carte du monde avec le nombre de mentions de chaque pays dans les JT français
Les États mentionnés plus de cinquante fois dans les JT français

Pour avoir une vision internationale la plus diversifiée possible, c’est vers les JT d’Arte et de Canal+ qu’il faut se tourner, toujours selon ces statistiques.

Lire le baromètre thématique des journaux télévisés de l’INA (document PDF, 319 ko)

Lire l’analyse d’Arrêt sur images (article payant)

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Une nouvelle façon de commenter sur Internet

Le New York Times inaugure un nouveau système de commentaires, qui restaurera peut-être l’ intérêt de ces derniers sous les articles de presse. Le plus gros changement est probablement le fait de poser une question précise, définie par les journalistes, juste au-dessus de la zone de rédaction d’un commentaire. Le second changement est l’obligation de qualifier son commentaire par un adjectif prédéfini (« positif », « négatif », « surpris », « pas surpris », etc.) avant de pouvoir répondre. Une fois publiés, les commentaires font aussi l’objet d’une mise en forme recherchée.

Ça paraît évident une fois mis en place et pourtant, l’immense majorité des commentaires sur Internet sont rédigés sans aucune attention de ce type.

Lire l’article du Nieman Journalism Lab sur le nouveau système de commentaires (en anglais)

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« Les députés en ont marre des manifestations sous leurs fenêtres »

Eh bien qu’ils déménagent, ces pleutres.

Prochain titre : « les députés en ont marre des électeurs » ? voire « des élections » ? Voilà des gens qui ont un culot inversement proportionnel à leur sens de la démocratie.

Lire l’article très sérieux de FranceTVinfo sur le sujet

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Les berceaux d’oiseaux illusionnistes

Photo d’un berceau d’oiseau, construit avec des branches et des détritus bleus

Michel de Pracontal :

Dans un article intitulé « Est-ce que les oiseaux à berceau ont des cultures ? » (Animal cognition, vol.11, pp. 1-12), l’éthologue britannique Joah Madden cite plusieurs indices qui suggèrent que les talents d’architectes et d’artistes de ces oiseaux ont une dimension culturelle.

Soulignons pour commencer qu’une tâche complexe comme la construction d’un berceau ne se limite pas à l’exécution d’un programme et suppose que l’oiseau ait un plan, une sorte de projet en tête, ce qui implique aussi que l’expérience peut jouer un rôle. D’autre part, l’utilisation d’outils chez les animaux, en particulier chez les grands singes, est considérée par de nombreux chercheurs comme un indice de culture.

Or, les oiseaux à berceau utilisent des outils. Le jardinier satiné fabrique une sorte de pinceau pour enduire son édifice de peinture bleue, la couleur qui semble le plus attirer la femelle (et qui rappelle le plumage de l’oiseau). Pendant leur parade, les jardiniers saisissent souvent un élément de décoration de leur cour, le brandissent ou le lancent. Là aussi, on peut parler d’outil.

Lire l’article complet sur Mediapart

Voir d’autres photos de berceaux nuptiaux construits par des oiseaux (en anglais)

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« Pas fini »

Laurent Chemla, figure historique de l’Internet français :

Dans mon vieux bouquin, j’avançais en hésitant une théorie balbutiante : Internet serait une étape normale de l’évolution d’une espèce (l’humanité) dont la survie est basée sur le transfert du savoir acquis, d’une génération à la suivante. Et lorsque la quantité de savoir à transmettre ne se satisfait plus des outils existants, alors il est temps d’en inventer d’autres, plus puissants.

Aujourd’hui, si je devais formuler la même thèse, je prendrais beaucoup moins de gants pour le faire : c’est une évidence.

La parole, la tradition orale, a longtemps suffit à notre évolution en tant qu’espèce. Quand elle est devenue insuffisante, nous avons inventé l’écriture. Quand l’écriture manuscrite a montré ses limites, nous avons inventé l’imprimerie. Et quand la masse des savoirs a dépassé la capacité des livres à les contenir et les transmettre, nous avons inventé l’hypertexte et le Web.

Chacun à leur tour, ces outils ont permis la démultiplication des compétences, et augmenté eux aussi le savoir global, rendant ainsi nécessaire l’invention de l’étape suivante.

C’est un continuum.

Le numérique, par l’ampleur des changements qu’il induit dans nos sociétés, va même encore au delà de l’invention de l’imprimerie. Il est selon moi d’une importance aussi grande que l’a été l’invention de l’agriculture, aussi grande que le passage de la taille de la pierre à l’age de bronze. Ce n’est pas juste un changement de société : c’est un basculement de civilisation.

Nous sommes passés à l’age du numérique, quand ceux qui croient nous diriger en sont restés à l’age du papier.

Lire l’article « Pas fini » de Laurent Chemla