Août 2012

Archive des publications d’août 2012 chez Simple curiosité

Textes publié le  :

Cinq minutes, trois questions

Jason Fried confie qu’auparavant, il était du genre à réagir négativement au quart de tour à chaque nouvelle idée qui lui était présentée. Jusqu’au jour où un interlocuteur lui a répondu de façon inattendue :

Il m’a dit « donne toi cinq minutes. » Je lui ai demandé ce qu’il entendait par là et il m’a répondu « c’est bien de ne pas être d’accord, de mettre la pression, d’avoir des opinions et des croyances profondes, mais donne cinq minutes à mes idées avant d’être certain de vouloir t’y attaquer. » Cinq minutes, ça signifiait « réfléchir », pas « réagir ». Il avait complètement raison. J’étais entré dans la conversation avec l’objectif de prouver quelque chose, et non d’apprendre quelque chose.

Lire l’article de Jason Fried sur son approche de l’argumentation (en anglais)

Textes publié le  :

Les choses flippantes que les enfants disent

Exemple :

Ma fille de cinq ans, dans notre maison centenaire :

« Papa ! J’ai un superpouvoir !
— Génial ! C’est quoi ?
— Je peux voir tous les enfants qui ont vécu ici, et ils sont tous dans cette pièce !
— Okay ! Viens, on va dehors ! »

Autre exemple :

Ma fille avait quatre ans. Un matin, j’ai entendu sa porte s’ouvrir et se fermer. Habituellement, ça signifiait qu’elle venait dans notre chambre pour rester avec nous. Elle n’est pas venue, mais peu après j’ai entendu sa voix. J’espérais qu’elle se rendormirait et donc je n’ai pas réagi. Puis j’ai entendu sa porte s’ouvrir et se fermer à nouveau. Cette fois, j’ai décidé d’aller la voir pour savoir pourquoi elle n’arrêtait pas de sortir de son lit.

Je suis entré et ses yeux étaient fermés.

« Chérie ?
— Oui Papa.
— Pourquoi tu es sortie de ton lit ?
— Je ne suis pas sortie, j’essayais de dormir mais il ne voulait pas me laisser tranquille.
— Il ? Qui ?
— Le petit garçon qui était dans ma chambre.
— Mmmh, chérie c’était juste un rêve. Il n’y a pas de garçon dans ta chambre.
— Je sais. Il vient de partir.
— Okay, mais qu’est-ce ce petit garçon faisait ?
— Il était pendu au plafonnier et me posait plein de questions.
— Comment était-il pendu au plafonnier ? Avec ses bras ?
— Non, avec une corde. »

Le moment le plus flippant de ma vie. Je lui en ai parlé un an plus tard et elle ne s’en souvenait plus.

Lire la discussion Reddit sur les choses flippantes que les enfants disent (en anglais)

Vidéos publiée le  :

Curiosity, 7 minutes d’angoisse

Ce n’est pas la première fois qu’un robot venant de Terre se pose sur Mars. On aurait pu s’y habituer. Mais Curiosity a quelque chose de particulier. C’est peut-être son nom ? ou la musique de film d’action de sa vidéo de présentation ? ou simplement le travail fou de ces gens qui ne lâchent rien pour faire avancer la science à des centaines de millions de kilomètres de notre « point bleu pâle » ? Probablement un peu tout ça à la fois.

Au passage, Sebastiaan de With nous rappelle le contexte économique de cette avancée scientifique :

Curiosity coûte bien moins que la guerre en Afghanistan, la TSA ou les JO 2012.

Images publiée le  :

Redesign du courriel

Sebastiaan de With, designer, a imaginé le courriel de demain. Il s’en prend à deux problèmes en particulier : les messages d’erreurs inintelligibles et la difficulté de correspondre de façon sécurisée (source de pourriels).

Voir le redesign d’une erreur de courriel par Sebastiaan de With (en anglais)

Voir le redesign d’un courriel sécurisé par Sebastiaan de With (en anglais)

Vidéos publiée le  :

Les urbanophiles

Comment vanter la campagne et la province en s’adressant aux citadins parisiens ? D’abord par le lol. Ensuite par une technique qui sert le message, donc en passant des images de la ville en noir et blanc au format 4/3 pleines d’effets de zooms agressifs, contrairement aux images de la campagne en couleurs au format 16/9ème filmées tout en douceur.

Photo prise par la sonde Voyager 1 où la Terre n’est qu’un point minuscule.

Textes publié le  :

Un point bleu pâle

En guise de première publication, voici l’extrait d’un texte de Carl Sagan, issu de son livre « Un point bleu pâle ». (Ce titre fait référence à la photo prise par la sonde Voyager 1, du bout de notre système solaire, dans laquelle notre planète ne représente qu’un point bleu pâle minuscule.)

Pensez à nouveau à ce point. C’est là. C’est notre foyer. C’est nous. Dessus, tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais existé, ont vécu leur vie.

La somme de nos joies et de nos peines, de milliers de religions convaincues, d’idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et les cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les couples amoureux, tous les pères et toutes les mères, enfants pleins d’espoir, inventeurs et explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les « superstars », tous les « leaders suprêmes », tous les saints et pécheurs de l’histoire de notre espèce ont vécu ici — sur un grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil. (…)

Pensez aux rivières de sang répandus par tous ces généraux et empereurs pour que, dans la gloire et le triomphe, ils puissent devenir momentanément les maîtres d’une fraction d’un point.

Pensez aux cruautés sans fin infligées par les habitants d’un coin de ce pixel à ceux à peine distinguables d’un autre coin, à la fréquence de leurs mésententes, à quel point ils sont prêts à se tuer l’un et l’autre, à la ferveur de leur haine. 

Nos postures, notre importance imaginaire, l’illusion que nous occupons une quelconque position privilégiée dans l’Univers, sont remis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une tâche solitaire dans un grand et sombre cosmos enveloppant. Dans notre obscurité, dans toute cette immensité, il n’y a aucun indice qu’une aide viendra d’ailleurs pour nous sauver de nous-mêmes. (…)

Il n’y a peut être pas de meilleure preuve de la folie des idées humaines que cette image lointaine de notre monde minuscule. À mon sens, elle souligne notre devoir de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir ce point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue.